Avant de vous rendre dans le désert de la Guajira, nous pensons qu'il est important de vous préparer un minimum au choc qui va vous attendre : des paysages qui font rêver, mais aussi un territoire hostile, le climat le plus aride du pays, et surtout, le département le plus pauvre de Colombie avec des problématiques très spécifiques à ce territoire.
Lors d’un tour organisé dans le désert de la Guajira, on est confronté à des situations pour lesquelles on n’est pas forcément préparé. Les agences ne font pas vraiment de pédagogie auprès des voyageurs pour leur expliquer les spécificités du territoire et ce qui va se passer pendant le tour.
Dans cet article, nous avons donc décidé de vous donner des infos qui nous semblent importantes avant de visiter le désert de la Guajira, un territoire dont on revient rarement indemne, à la fois de par sa beauté, mais également par les sentiments très contradictoires que l’on pourra ressentir pendant le tour.

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Se préparer au choc de la Guajira
Circuit dans le désert de la Guajira, Colombie

Pannes de voiture
Il faut s’attendre à avoir des surprises lorsque l’on part en 4×4 dans le désert de la Guajira, il n’y a pas de route, chaque chauffeur navigue à vue, à l’expérience, en suivant des traces existantes ou en allant même parfois jusqu’à ouvrir des voies.
Les véhicules sont soumis à rude épreuve et les pannes sont fréquentes. Nous avons eu à nous arrêter de nombreuses fois, des coupures de climatisation, à pousser le 4×4 pour démarrer, etc., etc.
Les enfants aux péages
Les communautés Wayuus vivent dans l’extrême pauvreté. Le tourisme s’est développé, mais les bénéfices ne se répercutent pas dans tout le territoire. C’est aussi un département très oublié du gouvernement. Avec le tourisme, les familles voyant les 4×4 passer ont décidé de demander une sorte de “droit de passage”.
Ce sont les enfants qui arrêtent les convois qui passent près de leur rancheria. Ils tendent une simple corde en travers de la piste et attendent qu’on leur donne quelque chose (souvent de l’eau ou de la nourriture) pour laisser passer les véhicules.
Nous avons rencontré plus d’une trentaine de péages sur notre parcours il y a 4 ans, on nous parle de plus ou moins quatre-vingts actuellement !
Que faire face à cette mendicité ?
Au Cabo de la Vela, des affichages incitent les touristes à ne pas donner, à ne pas encourager la mendicité. Mais comment faire autrement ? Passer par-dessus sans s’arrêter ? Comment leur en vouloir ? Comment régirait-on si l’on voyait passer sur notre territoire des convois quotidiens de 4×4 remplis de touristes pleins d’argent dont on ne verrait pas un centime ?
Certes ce n’est pas la solution, et c’est une situation très complexe et qui peut être choquante quand on n’est pas préparés à ça.

La pollution plastique
Dans le désert de la Guajira, le tri sélectif n’existe pas. Ici la collecte des déchets est inopérante. Ici, comme ailleurs en Colombie, l’éducation à l’environnement est à construire, un pari sur l’avenir.
Avant qu’on invente le plastique, les déchets n’existaient pas, ils revenaient simplement à la terre. Aujourd’hui dans les villages et dans les fermes, aggravés par le vent qui souffle fort dans le désert, les déchets terminent dans la nature, faute de mieux. Le spectacle autour des villages et des rancherias est particulièrement triste.
La pauvreté
La Guajira est le département le plus pauvre de Colombie. Les conditions de vie dans le désert sont particulièrement précaires : le climat le plus aride du pays, les difficultés d’accès à l’eau, la pollution de la mine de charbon du Cerrejon, les difficultés du terrain pour organiser des services publics, la corruption des élus locaux, la complexité de la société Wayuu…
Tout cela mis bout à bout et plus encore fait que l’on pourra être confronté à des scènes qui pourront faire mal au cœur (enfants mendiants, récupération d’eau dans des flaques, enfants qui demanderont à finir les restes de votre assiette, etc.)
Un tourisme à repenser à la Guajira
Avant de se rendre dans le désert de la Guajira

Un safari photo en 4×4
S’il y a bien un leitmotiv dans ces 4 jours à parcourir le désert de la Guajira, c’est le temps que nous avons passé dans la voiture. On ne va pas se plaindre, les 4×4 sont vraiment confortables pour ce type de conditions et on en sort relativement indemne.
Mais c’est cette façon de voyager qui nous a posé question tout au long du voyage. Les tours ne sont en fait que de simples safaris-photos, déconnectés d'un territoire vraiment complexe, de la Guajira et de la culture Wayuu.
Pourtant la plupart des tours sont organisés par des familles Wayuu ou par des Guajiros qui connaissent bien le désert et les communautés Wayuu. Nous resterons toujours circonspect face au tourisme pratiqué là-bas.
De beaux souvenirs
Cela dit, cette région est une des plus belles qui soient. Les paysages y sont magnifiques, tellement impressionnants au regard des conditions de vie des populations locales qu’ils vous en donnent le frisson.
Et grâce à notre passage à Nazareth et au Parc naturel de la Macuira, nous avons finalement réussi à échanger et apprendre un peu plus de la culture Wayuu. Nous avons finalement pu ouvrir quelques portes sur cette région mystérieuse de la Colombie.
Un tourisme à repenser
Le tourisme à la Guajira est dans une sorte d’impasse avec beaucoup d’agences qui pensent surtout à faire du volume. Tout est fait pour accepter le plus de demandes possible, quoi qu’il en coûte et notamment la qualité du service proposé.
Pour répondre à la demande coûte que coûte, de nombreuses agences locales à Riohacha se refilent les clients, contractent des chauffeurs indépendants payés à la course dont le seul travail sera d’amener les touristes d’un point A à un point B.
Cela entraine irrémédiablement une qualité de service totalement aléatoire, avec la chance ou pas de tomber sur un bon chauffeur.
Agences responsables pour visiter la Guajira
CIRCUIT DANS LE DÉSERT DE LA GUAJIRA, Colombie

Le désert de la Guajira est une région où, de notre point de vue, il vaut mieux être accompagné, pour des raisons pratiques et sécuritaires. Mais il n'existe pas vraiment d'agences qui pratiquent un véritable tourisme responsable.
Difficulté à trouver une bonne agence locale
Avant même de découvrir La Guajira, nous connaissions les problématiques de cette région, la plus pauvre de Colombie. Nous n’étions pas totalement convaincus par les tours classiques que les agences locales proposent.
Nous avons eu du mal à trouver une agence qui nous assurait un service de qualité sur les tours classiques dans le désert. Au final toutes les agences proposent à peu près le même tour, dans les mêmes conditions. Nous avions également tenté de trouver une agence pour sortir des circuits traditionnels et connaitre mieux la culture Wayuu, mais soyons honnête, cela n'existe pas vraiment.
Tours classiques dans le désert de la Guajira, Colombie
Si vous souhaitez absolument faire le tour classique dans le désert, incluant Cabo de la Vela et Punta Gallinas, nous vous conseillons vivement de mettre le budget et de faire le plan de 4 jours avec une rencontre Wayuu. Si vous trouvez une agence qui vous emmène jusqu'au Parc de la Makuira, c'est encore mieux. Oui c'est plus chers, mais de notre côté c'est ce qui a totalement sauvé notre expérience.